De l’Armorique romaine en crise à la naissance du royaume de Bretagne

C’est en 57 avant notre ère que Jules César conquiert la région qui se retrouve romanisée au fil du temps, tant au niveau culturel qu’économique : c’est la période de la Pax Romana qui sonne l’âge d’or de l’Armorique romaine. Des voies romaines sont construites pour desservir la région d’est en ouest, le long d’un axe Carhaix-Rennes-Le Mans, avec une dizaine de voies qui communiquent avec Cairhaix et Rennes.

Période d’insécurité, suivie d’une évangélisation de la région

À l’âge d’or armorique romain succède une période d’insécurité dans laquelle la Bretagne est plongée avec l’arrivée au pouvoir de Postume. Les pirates affluent le long des côtes, les villes construisent des murailles à la hâte pour se protéger et les industries de salaison arrêtent même leur production à la fin du 3ème siècle. Lorsqu’il prend le pouvoir en 284, Dioclétien ramène la sérénité dans la région en la sécurisant avec un réseau de forts destinés à stopper les envahisseurs. Les villes reprennent vie et les activités économiques reprennent leur cours. À la fin du 4ème siècle, Rome demande aux Bretons insulaires (les habitants de ce qui est aujourd’hui la Grande-Bretagne) de venir défendre les Osismes (devenus de nos jours le Finistère et la partie occidentale des Côtes d’Armor). Entre 417 et 424, Rome reconquiert entièrement l’ouest de la Gaule, qui redevient ensuite autonome. C’est également au cours de ce siècle que les campagnes commencent à s’évangéliser avec la mise en place d’un réseau de paroisses et la diffusion du christianisme celtique par les moines formés au Pays de Gaule qui parcourent la région. Les Bretons vainquent les Francs qui tentaient d’étendre leur territoire vers 450, victoire qui les affranchit du paiement d’un tribut aux Francs. Au milieu du 6ème siècle, à cause des migrations de Britto-romains, elle change de nom pour Brittania.

Naissance de trois royaumes

Trois royaumes se créent : Cornouaille, Domnonée et Broërec. Si la langue vernaculaire reste le latin, les habitants de la région se mettent à parler un langage mélangeant le gaulois et le brittonique qui donnera plus tard le vieux breton. Les Bretons vont devoir ensuite défendre leur indépendance contre les Carolingiens qui vont effectuer en 75 ans (entre 753 et 830 ) pas moins de sept tentatives d’invasion. Le pouvoir de Bretagne fait désormais allégeance aux Carolingiens jusqu’à la nomination de Renaud d’Herbauges en 843 au titre de comte de Nantes, ce qui est contesté par Lambert II de Nantes et Nominoë, alors Missus Imperatoris de la région. À partir de 849, début d’une période appelée le schisme breton au cours de laquelle la région regagne son indépendance. Avant de mourir, Nominoë reprend Rennes et Nantes des mains de Charles le Chauve, qui perd également en 851 la bataille de Jengland menée par Erispoë, le fils de Nominoë, qui a repris le combat de son père.